Enchantée, je m’appelle Laëtitia et je suis née en Vendée il y a 30 ans.
Lamazuna… Une marque française au nom géorgien !
En 2010 j’ai eu une idée formidable : remplacer mes 5 cotons à démaquiller jetés chaque jour et le produit qui les accompagnait par de simples lingettes en microfibre ultra douces et réutilisables des centaines de fois. Une idée géniale oui, mais qui demandait à être confirmée. J’ai enrôlé quelques copines pour faire office de testeuses et, coup de chance, elles aussi étaient emballées !
Restait à trouver un nom. Je voulais des sons en « a » et si possible un mot swahili (du style « hakuna matata »). Mais finalement c’est Nika, mon colocataire géorgien, qui a trouvé « Lamazuna ». « Jolie jeune fille » dans sa langue, joli nom, non ? =)
Une gamme « écolonomique »
La toute première version de www.lamazuna.com est sortie en décembre 2010. A l’époque, les lingettes étaient juste proposées avec un filet de lavage, le coffret de rangement est arrivé plus tard. Grâce au bouche-à-oreille et à l’engouement des blogueuses beauté pour ces lingettes démaquillantes hors normes, Lamazuna a pris forme et s’est doucement développée.
Deux autres produits écologiques et innovants sont arrivés : la coupe menstruelle Lamazuna, que j’ai appelée la Cup féminine, et l’Oriculi, ce drôle d’instrument qui remplace les coton-tiges à vie. Grâce à eux et aux lingettes, le quotidien est simplifié tout en réduisant considérablement les déchets de la salle de bain. Détail important, ils représentent un petit investissement de départ, puis font réaliser des économies dès la première année d’utilisation. Ils sont écolonomiques comme on dit =)
Remplacer les coton-tiges
Tout ça parce que ma Maman avait interdit les coton-tiges à la maison !
Ils provoquaient soi-disant des bouchons d’oreilles. Donc à la place, on enroulait un tout petit peu de coton sur un cure-dent à la pointe coupée. C’était un peu laborieux, donc on ne le faisait pas souvent, et nos oreilles s’en portaient très bien.
Puis vint l’adolescence et la nécessité du déodorant. Je n’en avais pas vraiment besoin mais c’était « trop la honte » de ne pas en mettre après le sport dans les vestiaires du collège. Sauf que Maman ne voulait pas non plus qu’on en utilise, les anti-transpirants bloqueraient soi-disant les toxines à l’intérieur du corps et seraient susceptibles de favoriser les cancers du sein. Résultat : je m’empressais d’aller m’en acheter en douce et de le cacher au fond de mes placards (Maman si tu me lis, tu vois l’étagère des t-shirts ?!).
Ce n’était pas par esprit de contradiction, c’est simplement qu’il me semblait IM-POS-SIBLE que l’on puisse trouver en magasin des produits qui nous seraient néfastes. S’ils l’étaient vraiment, d’autres personnes que ma mère devaient être au courant et les auraient interdits.
La facilité de l’obsolescence programmée
Puis j’ai grandi (il n’y a pas longtemps). En inventant des lingettes réutilisables 300 fois, j’ai réalisé que je n’allais en vendre qu’une fois tous les 3 ans à une même cliente. Là, j’ai compris pourquoi on avait créé l’obsolescence programmée.
Puis j’ai découvert les charges sociales, la TVA à reverser, l’impôt sur les sociétés, et là j’ai compris qu’il allait falloir assurer. J’ai hésité à prendre des pots en plastique, bien moins chers, pour mes cosmétiques naturels plutôt que les jolis pots en verre qui peuvent être recyclés à l’infini, mais j’ai fait le choix du durable. J’ai trouvé un site Internet pouvant imprimer les étiquettes de mes produits à très bas prix, mais j’ai opté pour un imprimeur voisin, un peu plus cher mais la pollution du transport en moins et le contact en plus. J’ai découvert que le prix d’une pochette en coton bio pour la Cup féminine est 5 fois plus élevé que celui d’une pochette classique, mais j’ai fait le choix du durable, quitte à réduire ma marge pour rester dans la même gamme de prix que mes concurrents.
Bref, j’ai fait des choix.
Des choix que Monsieur Coton-tiges n’a pas fait en préférant le jetable au durable, Monsieur déodorant non plus en préférant le toxique mais plus facile à promouvoir (efficacité 72 heures !) au raisonnable et non risqué pour la santé. Maman avait raison…
Alors oui, Lamazuna aura du mal à entrer au CAC 40 puisqu’elle ne vise pas le profit maximal. Mais après 5 ans de développement, elle vient de créer 5 emplois. Jeane et Alexandra s’occupent des relations avec les boutiques qui vendent nos produits, répondent à toutes les questions des clients et blogueurs, Antoine prépare les colis de nos clients professionnels et Leely vous accueille dans notre Atelier-Boutique situé au 31 rue Louis Blanc à Paris !
J’espère que demain de nouveaux collaborateurs viendront agrandir notre équipe. Peut-être huit, dix ? Ce serait bien dix personnes vivant grâce à nos produits. Ca voudra dire que nous aurons permis d’économiser des centaines de flacons en plastique de shampooings, déodorants et dentifrices, des centaines de milliers de tampons hygiéniques et de coton-tiges, et des millions de cotons à démaquiller jetables !
Et c’est ça finalement être écolo, ce n’est pas être militant, c’est juste revenir au bon sens.