Qu’on soit pour ou qu’on soit contre, nous sommes tous à un moment confrontés à cette demande de nos enfants : « Papa, Maman, je voudrais la console X avec le jeu Y pour Noël/mon anniversaire … ». Il faut dire que les enfants sont, de plus en plus tôt, confrontés aux jeux vidéo que ce soit avec les smartphones ou via leurs parents et/ou leurs aînés déjà détenteurs de consoles de jeu. Alors forcément dans la cour d’école ou à la cantine on en parle…. Et ça donne envie aux petits copains qui n’en ont pas à la maison ! Faisons donc aujourd’hui un point sur les bons côtés et sur les dangers des jeux vidéo.

Non, les jeux vidéos n’ont pas QUE des points négatifs !

 

1 – les jeux vidéo peuvent favoriser la création de liens

Si on reproche souvent aux jeux vidéo d’isoler les enfants et de les couper du monde réel, de nombreux jeux modernes permettent au contraire aux enfants de créer du lien avec les autres. C’est le cas pour les jeux en ligne qui proposent un mode multijoueurs (certains jeux d’énigme par exemple qui nécessitent de travailler ensemble pour remporter la partie) bien évidemment mais, si on y réfléchit bien, tous les jeux peuvent favoriser l’interaction : sachant que la majorité des enfants sont attirés par les jeux vidéo, pouvoir en parler avec les autres facilite l’entrée en relation et la création de liens !

Il est néanmoins nécessaire de maintenir une certaine surveillance face aux jeux en réseau : votre enfant pourrait être mis en lien avec des personnes malveillantes et/ou avoir accès à des propos inadaptés.

Les jeux vidéo peuvent aussi être l’occasion de passer du temps en famille : l’adulte peut s’intéresser à ce que fait l’enfant pendant la partie, le guider, lui poser des questions… voire se joindre à lui le temps d’une partie ! De nombreux constructeurs proposent par ailleurs des jeux qui permettent de jouer à plusieurs en même temps sur la même console : comme avec les jeux de société, les différents membres de la famille peuvent partager ensemble une activité ludique, collaborer ou au contraire s’affronter dans une ambiance « bon enfant ».

2- les jeux vidéo peuvent contribuer au développement du savoir et de la logique

Non, les enfants qui jouent aux jeux vidéo (dans une certaine mesure nous sommes d’accord) ne sont pas tous lobotomisés ! L’univers du jeu vidéo a énormément évolué depuis sa création dans les années 1950 (avec une mise sur le marché dans les années 1970 d’un jeu de ping pong extrêmement basique) et bon nombre de développeurs cherchent à créer des jeux « intelligents ».

Ainsi, de nombreux jeux destinés au jeune public contribuent au développement de certaines habilités : logique, vitesse de traitement de l’information, repères dans l’espace, habilités visuelles… Pour gagner, l’enfant doit faire preuve de rapidité et se montrer perspicace. Dans les jeux qui proposent des casse-têtes, des énigmes, des enquêtes, l’enfant apprend à résoudre des problèmes en faisant preuve de déduction voire de créativité en fonction des jeux.

Certains jeux sont par ailleurs spécialement conçus dans une démarche pédagogique, pour permettre aux enfants d’accroître leurs connaissances de façon ludique à la fois sur des sujets de cultures générales (histoire, langues étrangères, maths…) et sur des thèmes plus sociaux, pour renforcer l’empathie et l’ouverture d’esprit.

Voici les différents types de jeux qui existent :

  • Les jeux « ludoéducatifs » ou « jeux sérieux » sont développés dans le but d’éduquer l’enfant par le jeu en alimentant la réflexion et en informant l’enfant sur un sujet précis (les matières scolaires par exemple).
  • Les jeux de simulation plongent l’enfant dans un environnement de la vie réelle (pratique sportive, évolution dans des univers réels tels qu’une ville, une navette spatiale …). Il peut s’agir de jeux de rôle, où l’enfant incarne un personnage animé. Certains jeux demandent à l’enfant de faire preuve d’une certaine réflexion voire de résoudre des problèmes tout en lui faisant vivre une autre réalité que la sienne.
  • Les jeux de stratégie peuvent être de « simples » casse-tête ou au contraire des jeux plus élaborés qui demandent de construire une ville ou de conquérir un territoire par exemple. Ils incitent l’enfant à faire preuve de logique pour résoudre les problèmes auxquels il est confronté voire à faire preuve de créativité.
  • Les jeux d’aventure ou d’action incitent l’enfant à développer certaines de ses facultés (rapidité d’exécution, concentration, résolution de problèmes …) pour pouvoir franchir des obstacles, résoudre des énigmes et accéder au niveau supérieur.

Pour que votre enfant puisse véritablement développer des compétences (en partie) grâce aux jeux vidéo, n’hésitez pas à lui acheter des jeux de différents types et sélectionnez des jeux qui correspondent à vos valeurs !

3- les jeux vidéo apprennent la persévérance

Dans la grande majorité des jeux vidéo, les joueurs doivent passer de nombreux niveaux pour atteindre le but principal et terminer le jeu. Il faut donc faire preuve d’une certaine motivation pour atteindre le but ultime et accepter de passer du temps sur certaines étapes afin d’accéder au niveau supérieur. Le degré de difficulté des épreuves a d’ailleurs souvent tendance à augmenter au fur et à mesure que l’enfant passe des niveaux. Les capacités de persévérance que va ainsi développer l’enfant sont tout à fait transposables dans la « vraie vie » : à l’école, dans ses activités sportives ou artistiques, il va devoir travailler pour accéder au niveau supérieur, pour gagner en compétences et atteindre finalement le but qu’il se sera fixé !

Pourquoi il est nécessaire de limiter l’utilisation des jeux vidéo ?

 

1- Question de santé physique

Même si jouer à un jeu vidéo est une activité moins passive que regarder la télévision, c’est une activité qui fait davantage fonctionner l’intellect que le corps (en dehors de certaines catégories de jeux qui nécessitent une certaine dépense physique). Il est donc primordial d’inciter l’enfant à laisser de côté régulièrement sa console de jeu pour se consacrer à des activités physiques ou tout du moins favorisant davantage son développement psychomoteur.

Le cerveau étant par ailleurs fortement sollicité, l’enfant qui joue aux jeux vidéo puise dans sa réserve de dopamine (un neurotransmetteur utilisé par l’organisme pour l’attention, la motivation et le plaisir). Après une trop longue période de jeu, il peut alors se montrer plus agressif, moins attentif et plus émotif, le temps que le cerveau reconstitue de la dopamine. Là encore, un peu d’exercice physique (et surtout au grand air) favorisera un « retour à la normale ».

De plus, comme toutes les activités qui exposent les yeux à la luminosité dégagées par les écrans, les jeux vidéo contribuent à la réduction du taux de mélatonine, une hormone qui régule le sommeil. L’accès aux jeux vidéo doit donc être limité, en particulier en fin de journée pour que cela ne nuise pas à la qualité du sommeil et à l’endormissement de l’enfant (ce qui est valable AUSSI pour les adultes !).

Quel que soit le support (internet, télévision, jeu vidéo), les enfants âgés de 5 à 11 ans ne doivent de toute façon pas être exposés aux écrans plus de 2h (maximum) par jour. Pour s’assurer du contrôle du temps d’utilisation des écrans par l’enfant, quel que soit son âge : pas d’écran installé dans la chambre !

2- Les réels risques de dépendance

Même si la question était évoquée depuis les années 1990, ça n’est qu’en 2018 que l’OMS a formellement reconnu l’existence de l’addiction aux jeux vidéo. Cette addiction est ainsi définie : «un comportement lié à la pratique des jeux vidéo ou des jeux sur internet, qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités de la vie quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables».

Rassurez-vous, avant d’en arriver là, il y a quand même de la marge… on ne tombe pas dans l’addiction aux jeux vidéo comme on sombre dans l’addiction à certains produits ou substances ! Il est néanmoins indispensable de rester vigilant car, en règle générale, les enfants qui développent ce type de dépendance sont en fait des enfants qui rencontrent des difficultés à s’adapter à leur environnement. Si l’un des signes d’alerte principal de cette addiction est le nombre d’heures consacrées de façon (très) régulière aux jeux vidéo, ce sont surtout des signes comportementaux qui doivent vous alerter : forte anxiété, cauchemars fréquents, agitation (en particulier à l’école), irritabilité …

3- Attention aux jeux vidéo violents

Les jeux vidéo violents ont un peu le même effet sur les enfants que la violence éducative ordinaire : l’enfant risque d’en conclure que la violence peut être une solution pour résoudre les problèmes et même, en fonction des jeux, que ce sont les comportements les plus violents qui sont les plus efficaces et les plus valorisés ! Et s’il s’agit en plus d’un jeu particulièrement réaliste, l’effet sera démultiplié puisque l’enfant s’identifiera d’autant plus facilement au personnage qu’il incarne dans le jeu. L’impact sur l’enfant sera en revanche moindre s’il s’agit d’un jeu collaboratif : ces jeux mettent en avant les capacités de collaboration et d’entraide et placent la violence au second plan. Ils sont néanmoins à éviter, surtout chez les plus jeunes !

Pour conclure, si les jeux vidéo n’ont pas QUE des inconvénients, il est néanmoins essentiel de bien les choisir pour qu’ils apportent des « bénéfices » (autres que le plaisir pur et simple de jouer) à l’enfant. Ils doivent être adaptés à son âge, à son niveau de maturité et être sélectionnés par les adultes avec une certaine attention. Il ne faut pas hésiter à se renseigner auprès des vendeurs ou sur différents sites internet comme par exemple https://www.e-enfance.org/jeux-videos-tests (E-enfance est une association créée en 2005, reconnue d’utilité publique, qui promeut notamment l’accès à internet, aux réseaux sociaux et aux jeux vidéo en toute sécurité pour les mineurs). Vous pouvez aussi vous tourner vers http://edululu.org/fr consacré aux applications et aux jeux éducatifs.

Retenez néanmoins que, quel que soit l’âge de votre enfant, plus un jeu sera individuel, violent et réaliste, plus il aura d’effets négatifs !

Si cet article vous a convaincu des possibles « bienfaits » des jeux vidéo, n’hésitez pas à vous tourner vers l’achat de produits d’occasion et/ou l’échange pour être à la fois le parent le plus « fun » du monde et un parent fidèle à son souci de maîtriser sa consommation dans une démarches de développement durable !

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