Je ne sais pas vous, mais pour moi la vie, c’est comme une formation continue.
On apprend tous les jours de nos expériences, encore faut-il être attentif et retenir chaque leçon le long du voyage.

D’ici quelques semaines, je vais avoir 40 ans, c’est l’âge, paraît-il où on commence à regarder dans le rétroviseur et on commence à se poser de bonnes questions.

Vous savez toutes ces questions existentielles autour des choix qu’on a faits, des actes qu’on a pu poser.

Pour ma part, je dois vous dire que je suis vraiment fier d’être ici parce que 30 ans en arrière, je n’imaginais pas une seule seconde tout le potentiel que j’avais en moi. 

J’ai grandi avenue Montaigne, l’une des plus belles avenues au monde à Paris. Mes parents étaient gardiens d’immeuble. On vivait à 4 dans une loge de 40 mètres carrés. Il n’y avait pas de chambre, autrement dit on dormait tous dans la même pièce.

Et je me rappelle encore jouer avec des enfants dans l’immeuble qui appartenait tous à des familles de millionnaires, dans des appartements totalement disproportionnés au vu de notre loge et puis retourner me glisser dans mes draps en essayant de ne réveiller personne.

Alors, j’ai une scolarité pas comme les autres, dès la primaire en diagnostic enfant dyslexique et dysorthographique. Alors, très honnêtement, il n’était pas utile de me mettre une étiquette sur le dos parce que je voyais très bien que j’étais le seul dans la classe à faire 60 fautes d’orthographe.

Elève dissipé, manque de concentration, la tête dans les étoiles et j’imagine sûrement qu’il y en a dans le public qui vont se reconnaître. J’étais à côté de la fenêtre, proche du radiateur et je regardais la vie à l’extérieur et j’imaginais la vie à l’extérieur.

J’imaginais une école dans laquelle je me sens bien.

Finalement, une école qui me comprenne. Je l’appelle l’école de la vie.

Ce qui est très amusant, c’est que 30 ans après, j’ai réalisé un film qui porte le même nom « L’école de la vie, une génération pour tout changer ».

Je me rappelle intérieurement, je me posais tout un tas de questions, je me disais « mais pourquoi c’est si simple pour les autres, alors que pour moi cela semble tellement compliqué » et pourtant je faisais vraiment beaucoup d’efforts et puis progressivement, je me suis dit que je devais vraiment être différent et j’ai cultivé cette différence.

En réalité, j’ai fait le pitre à l’école donc je me suis vraiment bien amusé. Pour moi la vie, elle était à l’extérieur, elle n’était pas posée sur une chaise, forcée à écouter des enseignants qui avaient honnêtement beaucoup de mal à retenir mon attention.

Ma mère, elle, bienveillante, a essayé de m’emmener voir tout un tas de spécialistes, mais à chaque fois je ne comprenais pas ce que je faisais ici et il n’y avait pas vraiment de solution à l’horizon.

Et un jour, un miracle se produit, notre classe fait partie d’un programme scolaire qui consiste à nous faire partir un mois aux États-Unis dans une famille d’accueil tout en continuant l’autre scolarité dans une école américaine.

J’ai à l’époque 10 ans et ce voyage a transformé ma vie.

Je commençais tout doucement à apercevoir que c’est par l’expérience que j’allais apprendre des choses. J’ai découvert un univers qu’on appelle notre « moi intérieur » et puis depuis plus de 25 ans maintenant, je voyage à travers le monde.

Je prends le temps, tous les ans, de partir au moins une fois seul avec mon sac à dos pour découvrir un pays (cela peut être très bien aussi en France) parce que je trouve que c’est le meilleur outil en développement personnel pour apprendre sur soi, pour apprendre sur les autres, pour apprendre sur la vie, tout simplement.

Et je me rappelle à cette époque, mon frère a l’ingénieuse idée de me faire découvrir le Kung Fu. Cet art martial millénaire, je vais tomber dans la marmite à l’âge de 12 ans et je vais y consacrer plus de 14 ans de ma vie. Pour moi, les arts martiaux sont de véritables écoles de la vie.

On y apprend l’endurance, la persévérance, la souplesse d’esprit, mais aussi de corps, on y apprend le respect de l’autre, mais aussi le respect de soi et puis finalement on développe une certaine confiance en soi. Cette confiance justement que j’avais perdue à l’école, je l’ai retrouvée dans les voyages, dans les arts martiaux pour être sacré en 99 champion de France.

Alors, dans une société qui nous conditionne et qui nous fait croire que c’est par les diplômes qu’on va réussir notre vie, je suis les conseils bienveillants de mes parents et poursuis mes études pour aller jusqu’au bac. Je vais m’y prendre à 2 reprises et finalement je me résigne sous les bons conseils de mon directeur de l’époque qui me convoque dans son bureau et qui me dit sur un ton narquois « monsieur PERON, vous ne servez à rien dans notre société, vous allez terminer SDF ».

Merci.

Et donc j’essaie de vaquer à ce qui me fait vraiment vibrer, découvrir la vie par l’expérience. J’ai alors 19 ans et je décide de découvrir le monde du travail. Je deviens facteur, agent de sécurité, veilleur de nuit, barman, serveur et puis finalement la société est tellement puissante, elle nous conditionne tellement que je sens qu’il faut que je poursuive des études, il faut absolument que j’aie un diplôme si je veux aller beaucoup plus loin.

Autrement dit, réussit ma vie. Alors je vais passer un BTS action commerciale en alternance, mais qui n’aboutira pas. Vous vous rappelez la prophétie du directeur ? Elle va s’accomplir.

Ma mère et moi sommes obligés de partir du jour au lendemain de notre loge et on se retrouve effectivement sans domicile.

J’ai à l’époque 21 ans, on est en plein hiver et je décide malgré tout d’accueillir cette expérience et de me débrouiller par moi-même. Plus de 8 mois à essayer de savoir où dormir, où manger, où prendre une douche et en même temps, 6 mois où je vais développer une volonté, une force, comme un optimisme vraiment à toute épreuve.

Et donc en parallèle de ça, je suis embauché dans une entreprise donc en alternance. Et j’y révèle certaines de mes excellences. Je m’aperçois que je suis bon en tant qu’homme de communication et que j’ai une certaine facilité à fédérer des gens autour de moi.

Je vais alors me lancer à l’âge de 23 ans, je vais voler de mes propres ailes et je vais créer mon entreprise.

Alors, vous allez rigoler mon bureau, une chambre de bonne de 10 mètres carrés au 6e étage sans ascenseur, je n’ai pas de diplôme, je n’ai pas d’argent, mais il y a quelque chose en moi qui me dis que c’est juste. Vous savez cette petite voix, cet instinct, cette intuition, je ne sais pas si ça vous parle, mais moi, ça me parle depuis que je suis tout petit et donc je décide de la suivre et contre toute attente, finalement, cela va fonctionner.

Donc pendant 2 ans, je vais galérer, ça ne va pas être évident, mais tout ce que j’ai appris dans les arts martiaux à savoir la volonté et la persévérance, cultiver mon corps et mon esprit, tout ça, ça va m’aider à tenir bon et 16 ans après, me voici ici.

Alors, pas en tant que simple chef d’entreprise, mais en tant que réalisateur et producteur maintenant de 2 films et bientôt en tant qu’auteur d’un livre.

Alors moi qui me disais que le monde du cinéma était réservé au monde du cinéma aux vues des budgets tellement importants que nécessite la réalisation d’un seul film, j’ai réalisé et produit 2 films, moi, l’enfant dyslexique, dysorthographiques, autrement dit, nul en orthographe, la tête dans les étoiles.

Je crée en 2003 la première agence de communication dédiée aux thérapeutes et j’entame donc l’écriture de mon premier livre. Je me rappelle plus petit tomber sur une citation qui m’a vraiment inspiré, une citation de Gandhi qui dit « soit le changement que tu veux voir dans le monde ».

Cette phrase est encore encadrée dans mon bureau parce que pour moi, elle résume tout.

NOUS AVONS TOUS LA POSSIBILITÉ DE RÉALISER NOS RÊVES SI ON S’EN DONNE LES MOYENS ET SI NOTRE ÉNERGIE EST FOCALISÉE.

Alors depuis de nombreuses années, je consacre mon énergie à l’éducation. Je suis convaincu que tout part de là.

Il y a 5 ans en arrière, j’ai écrit un article où je donnais ma vision d’une école nouvelle. Une proposition pour créer une école nouvelle.

3 mois après sa publication, je recevais plus de 600 mails de personnes qui voulaient, elles aussi, participer à la création de cette école.

A cette époque, je n’avais encore jamais organisé d’événement et je me dis « tiens, je vais organiser un pique-nique géant et je vais proposer à toutes ces personnes qu’on se retrouve et qu’on puisse tous parler de ce projet d’ouverture d’écoles nouvelles ».

Ça a été une journée magique, on s’est retrouvés sur le plateau du Larzac, on était bien
600 personnes et l’année d’après, ce pique-nique s’est transformé en festival et on est passé de 600 personnes à 10.000 personnes.

Je me dis très souvent « on n’est jamais mieux servi que par soi-même ». Quelques années après, je me dis qu’il est vraiment nécessaire aussi de fédérer les professionnels dans le monde de l’éducation.

Il y a tellement d’innovation qu’on n’est pas au courant ou les médias ne s’intéressent pas donc du coup je décide d’organiser un congrès et puis là, dernièrement, la suite du film « C’est quoi le bonheur pour vous ? » qui s’appelle donc « L’école de la vie, une génération pour tout changer ».

Alors vous pouvez peut-être vous demander mais comment j’ai fait par exemple pour réaliser un film ? J’en reviens encore à cette petite voix. J’ai suivi une petite voix, une intuition, un instinct, on l’appelle comme on veut, mais qui m’a poussé pendant 4 ans à partir dans plus de 25 pays et interviewer plus de 1.500 personnes autour d’une seule question « c’est quoi le bonheur pour vous ? ».

C’EST QUOI LE BONHEUR POUR VOUS ?

Je ne maîtrisais aucun outil en vidéo, je n’avais pas d’argent, pas d’équipe de tournage, j’ai commencé avec un téléphone portable et pourtant, j’ai écouté cette voix. 1 an après sa sortie en 2017, c’est déjà plus de 500.000 personnes qui ont vu le film donc je pense que j’ai bien fait de l’écouter une fois de plus cette petite voix.

Vous savez, cette petite voix qui me guide justement, qui guide mes pas depuis ma tendre enfance, moi, je l’appelle l’intuition. Et j’ai le sentiment qu’on ne nous apprend pas justement à cultiver notre intuition, on ne nous apprend pas à nous connecter à soi, on ne nous apprend pas à se connecter à nos émotions, à les comprendre, on ne nous apprend pas à développer notre patience, la persévérance, comprendre tous les mécanismes qui nous entourent et qui fait qu’on est tous interconnectés, nous, en tant qu’être vivant.

On voit bien que l’intellect est mis en avant et le développement de l’être est mis de côté. A l’heure d’aujourd’hui, on a besoin d’hommes et de femmes qui pensent différemment, que les enjeux soient sociétaux, environnementaux, politiques, de l’ordre de la santé, de l’agroalimentaire, de l’éducation, on a besoin d’hommes et de femmes qui pensent différemment et c’est possible.

Pour moi, un être épanoui, c’est une personne qui sait profondément ce qu’elle peut apporter de mieux au bien commun et à notre planète. C’est une personne qui est connectée à ses excellences. Vous savez, c’est ce qui est tellement simple pour une personne et beaucoup plus compliqué pour une autre. C’est une personne qui vit le flow, autrement dit,

QUAND NOS VALEURS SONT EN ACCORD AVEC NOTRE MÉTIER.

Notre job nous, en tant qu’adulte, c’est d’accompagner les enfants justement à être, c’est de ne pas leur imposer de rentrer dans un moule qui ne leur correspond pas et essayer de développer des méthodes d’apprentissage accessibles aux 8 formes d’intelligences. 

Alors je continue de rêver. Je rêve d’une école. Je rêve d’une école de la vie. Une école en pleine nature dans laquelle on pourrait apprendre la vie, apprendre par expérience dans un contexte intergénérationnel et au contact de la vie réelle.

Ce n’est pas une utopie, tout ceci est possible.

Je vous laisse imaginer. Imaginer une école en pleine nature entourée d’une forêt, proche d’une rivière, sous le soleil du sud de la France, sur un terrain de 40 hectares où on pourrait faire de la permaculture.

A côté de cette école, imaginez un centre de formation pour les parents puis un centre de formation pour les enseignants et enfin, un centre de développement personnel où on pourrait accueillir des professionnels qui viendraient donner des stages, des ateliers, des formations, des conférences et qui leur permettraient d’être totalement autonome.

Le modèle économique en lui-même est très simple, faire en sorte qu’il y ait plusieurs apports dans l’école pour faire baisser le coût des parents et ainsi rendre accessibles l’école à toutes les couches sociales. Imaginez une école dans laquelle les parents sont les bienvenus, accueillis dans un espace qui leur seraient dédiés où les professionnels pourraient les accompagner dans le rôle de parents.

ON NE NOUS APPREND PAS À ÊTRE PARENT.

Imaginez un centre de formation pour les enseignants où on pourrait proposer des formations complémentaires à leur cursus dits classiques, tout ceci est possible. Alors de la maternelle au bac, l’école de la vie va développer un programme innovant inspiré de différents courants comme Summerhill, Montessori, Steiner, Freinet…

On sait que les êtres humains sont profondément curieux de découvrir le monde dans lequel ils vivent, mais également leur monde intérieur.

Nous mettrons donc à disposition tous les moyens nécessaires pour les accompagner dans cette direction. Des millions de gens humbles et inconscients comme vous et moi peuvent changer la vie de milliards d’autres. Alors soyons le changement, merci.

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L’éducation à la Vie | Julien PERON | TEDxNarbonne
Festival pour l’Ecole de la Vie
Film C’est quoi le bonheur pour vous ?

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